Quels sont les risques lorsqu’on paye ses funérailles de son vivant

04.05.2021
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Daniel Germain 

Je serais curieux de connaître le profil de ces personnes qui règlent d’avance l’achat de leur service funéraire. J’imagine des gens discrets et ordonnés, pas très riches, qui préfèrent se priver un peu de leur vivant pour atténuer le dérangement provoqué par leur grand départ. 

Je trouve ça honorable. 

C’est d’ailleurs l’argument principal derrière l’offre des arrangements funéraires préalables : libérer les proches endeuillés de la responsabilité supplémentaire de magasiner en vue du cérémonial funèbre. 

Mais en général, je suis plutôt méfiant à l’égard de ces arguments qui jouent sur les sentiments. Y a-t-il un risque à souscrire ce type de contrat et quelles sont les autres options ? 

La Corporation des thanatologues estime qu’entre 30 % et 40 % des prestations de services funéraires sont livrées en vertu de telles ententes de préarrangement. L’organisation ne tient pas de statistiques, bien qu’elle avance que, le plus souvent, les contrats impliquent des sommes de 4000 $ et moins... Ce n’est pas rien, mais loin d’être suffisant pour dépasser les limites de la sobriété, voire du minimum.  

Deux contrats

Les préarrangements funéraires impliquent deux contrats distincts en fait. Le premier concerne les services (crémation, embaumement, cérémonie...) et les produits funéraires (cercueil, urne, pierre tombale...). Le second touche la sépulture, soit l’achat et l’entretien d’un emplacement pour déposer le corps ou les cendres.  

Les contrats doivent entre autres comporter une description des biens et des services acquis. Dans le cas de la sépulture, son emplacement et ses dimensions doivent être indiqués. On doit y retrouver les prix de chaque élément, le coût total et les modalités de paiement ; 90 % des sommes versées seront placés en fidéicommis, donc sous bonne protection.  

Une copie des ententes doit être envoyée à une tierce personne (choisie par le signataire) et les contrats doivent être inscrits à un registre, tout nouveau de cette année. Les entreprises de services funéraires et les exploitants de cimetières sont tenus de le consulter avant de conclure un nouveau contrat avec un client.  


Encadrement très strict

Ce commerce est strictement encadré. Par exemple, il est interdit aux entreprises de services funéraires de faire de la sollicitation téléphonique, dans les hôpitaux, les centres d’hébergement, etc.  

L’Office de la protection du consommateur, qui veille à l’application de la loi dans cette industrie, dénombre très peu de plaintes. Je ne dis pas que l’achat de préarrangements funéraires ne comporte aucun risque, mais ce risque semble faible et on peut toujours le mitiger en faisant affaire avec des enseignes reconnues.  

Sur le principe, je n’ai rien contre l’idée de prendre des dispositions de son vivant pour préparer un événement inéluctable. Le coût de renonciation paraît fort négligeable compte tenu de la clientèle, qu’on devine prudente.  

Mieux vaut ne pas acheter trop à l’avance, et, comme n’importe quoi, rester dans les limites de ses moyens. Ce serait fâcheux de devoir couper sur l’essentiel de son vivant afin de marquer les mémoires avec des extravagances, après sa mort.  

Ce n’est pas du dernier party que l’entourage se souviendra.  


D’AUTRES OPTIONS

Il y a deux autres options. 

  1. D’abord, mettre de côté la somme d’argent nécessaire, en ayant pris soin au préalable de s’être informé au sujet du prix de la cérémonie envisagée. Le Régime de rentes du Québec verse une somme de 2500 $ pour ces dépenses, un montant qui n’a pas été indexé depuis Mathusalem.   
  2. Il y a aussi l’assurance vie, encore très populaire. Le problème de l’assurance, c’est son côté excessif. Avec les arrangements funéraires préalables, on paye uniquement pour les services souhaités. Le capital décès prévu dans les polices d’assurance surpasse souvent le coût du service funéraire. À cela, on dit « que l’excédent pourra aller aux proches ». Même principe que je martèle depuis toujours : si on n’est pas certain d’avoir assez d’argent pour sa retraite, on oublie de gâter les proches à son décès avec de l’assurance. Mais je ne tords le bras à personne...  

Daniel Germain 


                                                                                                             
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