"On ne fait pas partie des professions prioritaires": comment les services funéraires gèrent la crise du coronavirus

Les personnels funéraires ne sont pas considérés par le gouvernement comme professionnels prioritaires face au coronavirus. Conséquences, ils n'ont pas accès aux masques de protection réquisitionnés par le gouvernement.

Le coronavirus continue son expansion à travers le monde. Et le covid-19 a déjà tué environ 4960 personnes dont 1788 en dehors de Chine. En France, on recense pour l'instant 48 décès liés à la maladie. Conséquence, le Haut Conseil de la Santé publique a fait part de ses recommandations aux personnels funéraires, chargé de prendre soin des corps des défunts. En cas de décès suspect, le corps doit désormais être placé dans une housse avant d'être transféré en chambre mortuaire.

"La mise en bière et la fermeture du cercueil se fait sur le lieu du décès. Les familles ne pourront pas veiller le défunt dans un funérarium. Les soins de conservation sont interdits. On est sur une mise en bière dans un cercueil simple, on ne nous impose pas de cercueils hermétiques, les familles sont libres de choisir le cercueil qu’elles veulent. Le corps sera placé d’abord dans une housse hermétique puis le cercueil sera fermé sur place", détaille ce vendredi sur RMC Jean Ruellan, directeur marketing des pompes funèbres OGF, le leader français du secteur.

Pas de suractivité dans les services funéraires

Mais les professionnels regrettent de ne pas pouvoir avoir accès à plus de masques: "Les masques que nous avons sont des masques particuliers. Ce ne sont pas des masques dit chirurgicaux légers. Pour procéder à la mise en bière il nous faut des masques avec filtre", explique Jean Ruellan. "La profession a demandé l’accès aux stocks stratégiques (...) mais de manière incompréhensible on ne fait pas partie des professions prioritaires", déplore-t-il alors que le gouvernement a annoncé le 4 mars la réquisition des stocks de masques de protection.

Point positif pour la profession, si les hôpitaux sont débordés malgré l'engagement du plan blanc et la mobilisation de la réserve sanitaire, les services funéraires assurent ne pas être débordés: "Le surcroît d’activité des services de santé ne se prolonge pas dans les services funéraires pour l’instant", explique Jean Ruellan qui ajoute que leurs homologues italiens eux-mêmes, ne sont pas débordés alors que l'on recense plus de 1000 morts de l'autre côté des Alpes.